Dix pionniers britanniques
Sous la direction de Martine Monacelli et Michel Prum
Préface de Geneviève Fraisse
« Au XIXe siècle, en Grande-Bretagne, des hommes, magnifiques trublions, ont choisi la cause de l’égalité des femmes. “Des hommes comme les autres.” Ils risquaient gros : respectabilité, carrière, fortune… Refusant la guerre des sexes, ils ont œuvré par l’écriture, l’exemple et l’action, pour le combat commun dans l’intérêt commun.
Ce temps d’effervescence intellectuelle et sociale culmina avec le mouvement des suffragettes où la militance masculine fut étonnamment forte. Victor Duval et Frederick Pethick-Lawrence connurent alors prison, gavage, faillites, expulsions. Edward Carpenter, qui osait traiter de la sexualité, connut marginalisation et outrages. Il y avait des révoltés par l’injustice, tel George Lansbury, député ancien ouvrier, qui voyait l’équivalence entre domination masculine et domination des “nantis” sur les “manuels”; d’autres, sarcastiques, tel l’écrivain Isaac Zangwill ; enfin, des hommes de raison : John Stuart Mill, William Fox. Il y eut encore “le mari de…” (Frederick Billington-Greig) et l’émouvant William Godwin, époux de Mary Wollstonecraft, qui rompit avec son milieu, souffrit beaucoup et lutta avec noblesse et talent.
Ils croyaient tous en l’égalité. Mais si, sur des points essentiels, l’action féministe qu’ils soutenaient a passé les seuils législatifs, le paradigme fondamental qu’ils avaient eux aussi identifié : le regard qui
hiérarchise, n’a pas vraiment changé. Ce devrait être le nouvel axe de la militance commune. »
Ce temps d’effervescence intellectuelle et sociale culmina avec le mouvement des suffragettes où la militance masculine fut étonnamment forte. Victor Duval et Frederick Pethick-Lawrence connurent alors prison, gavage, faillites, expulsions. Edward Carpenter, qui osait traiter de la sexualité, connut marginalisation et outrages. Il y avait des révoltés par l’injustice, tel George Lansbury, député ancien ouvrier, qui voyait l’équivalence entre domination masculine et domination des “nantis” sur les “manuels”; d’autres, sarcastiques, tel l’écrivain Isaac Zangwill ; enfin, des hommes de raison : John Stuart Mill, William Fox. Il y eut encore “le mari de…” (Frederick Billington-Greig) et l’émouvant William Godwin, époux de Mary Wollstonecraft, qui rompit avec son milieu, souffrit beaucoup et lutta avec noblesse et talent.
Ils croyaient tous en l’égalité. Mais si, sur des points essentiels, l’action féministe qu’ils soutenaient a passé les seuils législatifs, le paradigme fondamental qu’ils avaient eux aussi identifié : le regard qui
hiérarchise, n’a pas vraiment changé. Ce devrait être le nouvel axe de la militance commune. »
Françoise Héritier, anthropologue, professeure honoraire au Collège de France.
TABLE DES MATIERES
PREFACE : Comment vient le féminisme (Geneviève Fraisse)
PRESENTATION DE L’OUVRAGE : Dix hommes en colère (Michel Prum)
PROLOGUE par Martine Monacelli
INTRODUCTION : Des hommes « féministes » ? (Martine Monacelli)
CHAPITRE 1 : William Godwin (1756-1836) : anarchisme et féminisme, une rencontre possible ? (Alain Thévenet)
CHAPITRE 2 : William Thompson (1775-1833) : aux sources du féminisme socialiste (Michel Prum)
CHAPITRE 3 : William Johnson Fox (1786-1864) et « la religion des femmes » (Neil Davie)
CHAPITRE 4 : John Stuart Mill (1806-1873) : un féministe sous influence (Françoise Le Jeune)
CHAPITRE 5 : Edward Carpenter (1844-1929) : féministe libertaire ? (Florence Binard)
CHAPITRE 6 : George Lansbury (1859-1940) : la colère d’un honnête homme (Janie Mortier)
CHAPITRE 7 : Israel Zangwill (1864-1926) : le féministe (Meri-Jane Rochelson)
CHAPITRE 8 : Frederick Pethick-Lawrence (1871-1961) : l’homme parmi les suffragettes (Linda Martz)
CHAPITRE 9 : Frederick Billington-Greig (1875-1961) : seulement le mari de Teresa ? (Myriam Boussahba-Bravard)
CHAPITRE 10 : Victor Duval (1885-1945) et la Men’s Political Union (Martine Monacelli)
PRESENTATION DE L’OUVRAGE : Dix hommes en colère (Michel Prum)
PROLOGUE par Martine Monacelli
INTRODUCTION : Des hommes « féministes » ? (Martine Monacelli)
CHAPITRE 1 : William Godwin (1756-1836) : anarchisme et féminisme, une rencontre possible ? (Alain Thévenet)
CHAPITRE 2 : William Thompson (1775-1833) : aux sources du féminisme socialiste (Michel Prum)
CHAPITRE 3 : William Johnson Fox (1786-1864) et « la religion des femmes » (Neil Davie)
CHAPITRE 4 : John Stuart Mill (1806-1873) : un féministe sous influence (Françoise Le Jeune)
CHAPITRE 5 : Edward Carpenter (1844-1929) : féministe libertaire ? (Florence Binard)
CHAPITRE 6 : George Lansbury (1859-1940) : la colère d’un honnête homme (Janie Mortier)
CHAPITRE 7 : Israel Zangwill (1864-1926) : le féministe (Meri-Jane Rochelson)
CHAPITRE 8 : Frederick Pethick-Lawrence (1871-1961) : l’homme parmi les suffragettes (Linda Martz)
CHAPITRE 9 : Frederick Billington-Greig (1875-1961) : seulement le mari de Teresa ? (Myriam Boussahba-Bravard)
CHAPITRE 10 : Victor Duval (1885-1945) et la Men’s Political Union (Martine Monacelli)
BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE
Cet ouvrage a été publié sous la direction de Martine Monacelli, professeure de civilisation britannique à l’Université de Nice-Sophia Antipolis, spécialiste de la Grande-Bretagne du XIXe siècle, et Michel Prum, professeur à l’Université de Paris Diderot (Paris 7), fondateur en 1998 du Groupe de recherche sur l’eugénisme et le racisme (GRER), coordinateur de la traduction des œuvres complètes de Charles Darwin.
Les auteur(e)s : Florence Binard, Myriam Boussahba-Bravard, Neil Davie, Françoise Le Jeune, Linda Martz, Martine Monacelli, Janie Mortier, Michel Prum, Meri-Jane Rochelson, Alain Thévenet.
En librairie le 25 février 2010
Contact presse : Carole LOZANO
Contact commercial : Ingrid SAILLARD
Publié par les Éditions de l’Atelier
Tél. : 01 45 15 20 25 / 01 45 15 20 24
ISBN : 978-2-7082-4105-3
E-mail : carole.lozano@editionsatelier.com
ingridsaillard@editionsatelier.com
S431991 -23 € - 256 pages