lundi 2 février 2015

CFP: L’antiracisme dans les Iles britanniques

Vendredi 19 juin 2015, Université de Paris-Est Créteil
propositions avant le 25 mars 2015
Groupe de recherche Construction Identitaire et Mobilisations dans le Monde Anglophone (CIMMA/IMAGER EA 3958). Co-organisée par le Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme EA ICT 337 Université Paris Diderot (GRER). Avec le soutien du Centre de Recherches et Etudes en Civilisation Britannique (CRECIB).

Entretenant des rapports complexes avec l’approche multiculturelle et le développement concomitant de la politique identitaire, l’antiracisme dans les Iles britanniques mérite une réévaluation sérieuse de son rôle dans l’avènement d’une société plus inclusive. C’est d’autant plus nécessaire que les analyses marxisantes de l’Institute of Race Relations (dirigé par A. Sivanandan) et de sa revue phare Race and Class - qui se concentrent principalement sur la structuration des relations de pouvoir, le racisme et la violence d’Etat - relativement marginalisées ces dernières années, ont désormais repris une certaine pertinence avec la perte de vitesse du multiculturalisme institutionnel.
Si le racisme est moins toléré aujourd’hui qu’il y a quelques décennies, il faut se garder de tomber dans une approche libérale qui voit dans son affaiblissement un phénomène naturel d’évolution, indépendant des interventions politiques, sociales, législatives ou militantes des uns et des autres. En effet, c’est bien la lutte politique acharnée des diverses communautés ethniques pour l’égalité des droits sociaux et des chances qui a progressivement contribué à faire changer la société.

Pour cette première journée d’étude, nous attendons vos propositions concernant tous les aspects de l’antiracisme.
Il peut s’agir de l’antiracisme militant : des campagnes contre l’antisémitisme au tout début du XXème siècle aux mouvements du XXIe siècle tels que Love Music Hate Racism, en passant par laLeague of Coloured People de l’entre-deux guerres, la Ligue antinazie des années 1970 et 1990 ou les Asian Youth Movements (AYMs) de la fin des années 1970. L’implication, parfois controversée, de diverses organisations syndicales ou associatives dans ces processus est aussi digne d’intérêt.
Il peut s’agir des lois antidiscriminatoires et de leur application ou non-application : par exemple, la loi de 2002 introduisant l’obligation « de favoriser l’égalité raciale » s’applique désormais à tout organisme public et a marqué un tournant dans l’approche législative. Les politiques des entreprises privées concernant l’antiracisme sont également à explorer.
Il peut aussi s’agir des engagements culturels antiracistes, dans le monde de la musique populaire, du cinéma ou ailleurs.
Enfin, les divergences idéologiques et les relations parfois conflictuelles entre les partisans de l’antiracisme et ceux du multiculturalisme peuvent également faire l’objet de présentations.

Cette liste n’est pas exhaustive, mais vise à donner des premières indications.
Propositions en français ou en anglais, avant le 25 mars à john.mullen(at)wanadoo.fr  
John Mullen, Didier Lassalle
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One- day colloquium
Anti-racism in the British Isles
Friday 19 June 2015, University of Paris East at Créteil
Jointly organized by the research group Construction Identitaire et Mobilisations dans le Monde Anglophone (CIMMA/IMAGER EA 3958) and the Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme EA ICT 337 Université Paris Diderot (GRER), with the support of the Centre for Research in British Studies (CRECIB).
Antiracism, which is linked in complex ways with multiculturalist approaches and the rise of identity politics, deserves a more serious study of its role in bringing about a more inclusive society. Such work is even more needed in a context in which the marxist-inspired analyses of the Institute of Race Relations, led by Ambalavaner  Sivanandan, and its journal, Race and Class, have gained in pertinence with the relative decline of institutional multiculturalism. Their analyses, based on the structuring of power relations, and the link between racism and state power were marginalized for some years, but are less so today.
If it is true that racism is less tolerated than it was some decades ago, one must be careful not to fall into the mistaken liberal view that its weakening is simply a natural development, unconnected to political, social, legislative or activist choices and activities. It has in fact been the untiring political struggle of different ethnic groups for equal rights which has progressively helped to change society.

For this first one-day colloquium, we look forward to receiving proposals on all aspects of antiracism.
They might concern anti-racist activism : from campaigns against anti-semitism in the Edwardian era or the League of Coloured People of the inter-war years to the Asian youth movements of the 1970s, the Anti-nazi league, or such campaigns as Love Music Hate Racism in the 21st century. The involvement of different trade unions and organizations in these movements  could also be worthy of study.
Proposals might otherwise concentrate on anti-racist legislation and its application or lack of application. The effect of the 2002 law obliging all public bodies to « promote racial equality », a turning point in anti-racist legislation, would be of interest, for example.
Proposals to analyse cultural expressions of anti-racism in cinema, television, popular music or elsewhere would also be welcome.
Finally, ideological differences between partisans of antiracism and partisans of other kinds of multiculturalist approaches would be a valuable subject of study.

This list is naturally not an exhaustive one.
Please send your proposals before the 25th of March to john.mullen(at)wanadoo.fr
John Mullen, Didier Lasalle